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    Six anecdotes sur Marius Petipa

    Né il y a 200 ans, Marius Petipa reste l’un des chorégraphes les plus présents aujourd’hui – ses grands ballets classiques ont tant marqué l’histoire de la danse qu’ils sont encore donnés dans leurs chorégraphie originale reconstituée, par de nombreuses compagnies. Avant le retour du ballet de l’Opéra national de Kiev avec Le Lac des Cygnes, voici quelques anecdotes pour mieux connaître ce grand français russophile.

    Premier rôle de Marius Petipa à l’âge de 9 ans: un garçon savoyard

    D’où vient Marius Petipa ?

    Né à Marseille le 11 mars 1818, le jeune Marius grandit dans une famille artistique. Sa mère, qu’il vénérait, est une très grande tragédienne, tandis que son père est danseur et maître de ballet (ou chorégraphe, comme on dirait aujourd’hui). A 7 ans, Marius commence à étudier la danse auprès de son père dont les méthodes plutôt rudes portent néanmoins des fruits.

    Si, au départ, Marius n’a aucune inclinaison vers la danse, il devient, dès 9 ans, un petit soliste assez doué et se produit souvent dans des rôles de jeunes filles tant il est gracieux et flexible. Il étudie la danse et le violon, et suit sa famille au gré des engagements de son père, puis des siens propres : Bruxelles, Bordeaux, Nantes, New-York, Andalousie, Madrid, Paris…

    Comment est-il arrivé en Russie ?

    Marius Petipa avec sa mère, son frère Lucien (danseur à l’Opéra de Paris) et sa sœur Victorine

    En 1847, Marius Petipa a 29 ans. Il reçoit une invitation du Théâtre Mariinsky pour y remplacer un danseur français qui repartait pour Paris. Sa nouvelle vie commence, mais il ne le sait pas encore…

    Avant mon départ, ma mère, qui m’adorait, me parla ainsi : “Mon cher fils, couvre-toi bien pour ne pas te geler le nez – il fait si froid en Russie qu’ils font des feux dans les rues” – décrit Petipa son départ pour la Russie. C’est ainsi que, muni de trois cache-nez, il monte sur le bateau qui l’amène du Havre à Saint-Pétersbourg, où il arrive le 29 mai 1847.

    Ces contemporains racontent cependant une autre histoire: Petipa ne fut pas un si grand danseur, et l’invitation était en réalité destinée à son frère Jean Petipa, alors danseur à Marseille. Mais l’entreprenant Marius arrive à Saint-Pétersbourg avant son frère et prend sa place. Joyeux et bon vivant, il est de suite adopté par la troupe.

    Il restera au Mariinsky pendant 63 ans et servira quatre empereurs: Nicolas I, Alexandre II, Alexandre III et Nicolas II.

    Paquita

    Curieusement, Paquita, alors créé par un autre chorégraphe, a été le premier ballet dans lequel Petipa se produit en tant que danseur à Saint-Pétersbourg, devant Nicolas 1er . Ravi, l’Empereur lui offre une bague ornée de rubis et 18 diamants, que Petipa conservera toute sa vie.

    Ce n’est que plus de quarante ans plus tard que Petipa se souvient de Paquita et décide de lui donner un coup de jeune. Il en chorégraphie à nouveau presque toutes les danses, dont l’une de ses compositions préférées qu’il appelait “le pas de trois d’or”.

    Délicat, avenant, mais très exigeant, Petipa ne lâchait rien, même devant les grandes étoiles comme Anna Pavlova à qui il refusa d’ajuster des variations. Un jour, lorsqu’une grande danseuse avait raté des fouettés et, rageuse, tapé du pied par terre, Petipa s’exclama : “C’est pas ça, ma belle, ce n’est pas le plancher”.

    Le Lac des Cygnes et la collaboration avec Tchaïkovski

    Pierina Legnani, la première Odette (finalement, nos classiques sont bien plus modernes qu’on ne le croit!)

    En 1896, Le Lac des Cygnes est donné à Moscou sur la musique de Tchaïkovski, et fait un flop. L’apprenant, Petipa affirme au directeur du Mariinsky que cette musique ” ne peut être mauvaise “, et que le problème vient donc de la chorégraphie… Il obtient la permission d’en proposer une nouvelle. Dès les premières représentations, le succès est retentissant et Tchaïkovski est si enthousiaste qu’il déclare ne plus vouloir créer de ballets qu’avec Petipa. Ce sera le début de leur grande collaboration qui donnera naissance à Casse-Noisette et La Belle au bois dormant.

    Pour chaque ballet, le chorégraphe propose à Tchaïkovski l’intrigue et un storyboard de danses. Tous les soirs, le compositeur se rend chez les Petipa pour jouer ses compositions sur le piano du salon, pendant que le chorégraphe invente ses danses en harmonie avec la musique.

    (Extrait du Pas de deux blanc dans Le Lac des cygnes)

    Petipa parlait-il russe ?

    Les deux femmes de Marius Petipa: Maria Sourovshikova et Liubov Savitskaya

    Bien qu’il passât en Russie plus de 60 ans et eût deux longs mariages avec des danseuses russes, Petipa parlait très mal le russe, et ne le comprenait qu’à peine. En réalité, au XIXe siècle, le français fut la première langue dans les milieux tant aristocratiques qu’artistiques en Russie, et Petipa ne fréquentait pratiquement que des personnes parlant le français. Lorsqu’il avait à s’exprimer en russe, cela donnait presque toujours lieu à des calambours que les russes répétaient avec gourmandise. Mais, après 63 ans ensemble, les danseurs du Mariinsky et Petipa avaient appris à se comprendre parfaitement.

    Marius Petipa à Gourzouf, Crimée, l’année de sa mort

    Comment a-t-il terminé ?

    Un jour où Petipa était en voyage à Paris, il tomba malade et, craignant pour sa vie, demanda à sa femme : ” Si je meurs, emmène-moi à Saint-Pétersbourg ; je ne veux pas être enterré ici. La Russie m’a donné la gloire, et je veux rester sur ses terres “. (d’après les mémoires de sa fille Véra). Ce n’est que plus tard, en 1910 (à l’âge vénérable de 92 ans), toujours en poste au Mariinsky, qu’il est décédé dans sa résidence d’été en Crimée, entouré de sa famille. Marius Petipa a été enterré à Saint-Pétersbourg.

    Le Lac des Cygnes

    Du 24 décembre au 5 janvier 2020

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    (cet article a été publié pour la première fois en décembre 2018)