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    Six anecdotes sur Casse-Noisette

    Présenté pour la première fois en décembre 1892, Casse-Noisette est l’un des ballets les plus aimés aujourd’hui. Avant de découvrir la version du ballet de l’Opéra national de Kiev, très proche de celle imaginée par Marius Petipa il y a 126 ans, voici quelques anecdotes pour alimenter votre discussion à l’entracte.

    Casse-Noisette, précepteur de l’impôt

    Casse-Noisette anciens, du Nussknacker Museum à Neuhausen

    Le jouet Casse-Noisette aurait été inventé à la fin du Moyen Age à Seiffen, une petite ville frontalière entre l’Allemagne et la République Tchèque, célèbre pour ses artisans. Ceux qui travaillaient dans les mines d’Erzgebirge avaient pour habitude de sculpter de petites figurines en bois: des rois, des soldats, mais aussi le terrible percepteur de l’impôt seigneurial, doté d’une grande bouche avide. Une idée leur vint de lui faire casser des noisettes…

    En 1699, alors que les mines devenaient moins rentables, un homme est allé vendre ces figurines à la foire de Leipzig. Face au succès, la ville entière s’est spécialisée dans leur production. Elles étaient souvent offertes en cadeau, et l’on ne pouvait bientôt plus imaginer un Noël sans ce Casse-Noisette un brin effrayant. Dans le folklore allemand, les casse-noisette étaient censés protéger la maison qui les accueillait. Plus tard, au début du XXe siècle, ils ont pris l’apparence de petits soldats en uniforme rouge.

    Quelle histoire !

    Alexandre Dumas, Histoire d’un casse-noisette © Gallica-BnF

    En 1816, E.T.Hoffmann invente cette histoire pour les enfants de son ami Julius Hitzig. Hoffmann est un ami de famille espiègle et excentrique qui détonne dans l’univers ordonné et strict des Hitzig. Son Casse-Noisette est autant un conte pour Marie et Fritz (qui ont 6 et 8 ans à l’époque) qu’un portrait de leur éducation trop rigide à son goût, et de l’importance de l’imagination.

    En 1845, Alexandre Dumas-père crée une nouvelle version de Casse-Noisette. Il atténue l’ironie et la complexité de la version d’Hoffmann et transforme le récit en une sorte de conte enchanteur.

    C’est dans cette version édulcorée de Dumas-père que le directeur des Théâtres Impériaux de Russie, Ivan Vsevolozhsky, a reconnu un futur ballet – qu’il commande à Tchaïkovski et Petipa.

    Marichen, Marie, Clara…

    Clara (Yuliia Moskalenko, ballet de l'Opéra national de Kiev)

    Clara (Yuliia Moskalenko, ballet de l’Opéra national de Kiev)

    L’héroïne principale porte des prénoms différents en fonction des pays et des versions. Dans le livre d’Hoffmann, elle s’appelle Marie (dont le diminutif en allemand est Marichen), tandis que sa poupée porte le prénom Clara. C’est ainsi qu’a choisi d’appeler son héroïne Marius Petipa dans la première version de Casse-Noisette.

    Lors de la 1ère guerre mondiale, Clara est renommée en Masha (le diminituf russe de Marie) pour éviter un prénom à consonance allemande.  En revanche, son frère Fritz a gardé son prénom, car son personnage était considéré comme négatif: le petit garçon abime Casse-Noisette à la fin de l’acte I !

    Aujourd’hui, beaucoup de théâtres (tel le Mariinsky) ont conservé le prénom de Masha; d’autres (l’Opéra de Kiev) ont choisi de revenir vers le prénom d’origine, Clara.

    Petipa n’a pas chorégraphié Casse-Noisette

    Marius Petipa en 1898

    Marius Petipa en 1898

    Traditionnellement, Casse-Noisette fait partie des trois grands ballets que Tchaïkovski a co-signé avec Petipa, aux côté du Lac des Cygnes et de La Belle au bois dormant. Mais, dans le cas de Casse-Noisette, Marius Petipa n’en a signé que le livret !

    En 1892, il fait face à une grande tragédie: le décès d’Eugina, sa fille adorée, ébranle sa santé, et le chorégraphe alors déjà âgé de 73 ans est contraint de passer la main au chorégraphe adjoint du Mariinsky, Lev Ivanov.

    Pour Ivanov, c’est son jour de chance. Éternellement second, timide, effacé mais extrêmement musicien, il a passé 30 ans dans l’ombe de Petipa. Il reprend son livret et les directions générales. Avec Casse-Noisette débute sa gloire de chorégraphe, notamment grâce à la célèbre danse des flocons de neige. A l’époque, elle nécessitait une soixantaine de danseuses (contre 24 dans les versions d’aujourd’hui), et les spectateurs achetaient exprès des places au poulailler d’où cette scène était encore plus impressionnante.

    De l’échec à la légende (et une petite anecdote sur Balanchine)

    La première version de Casse-Noisette, donnée en 2e partie de l’opéra Iolanta, ne rencontre que très peu de succès. Les spectateurs n’apprécient guère le premier acte, composé presque essentiellement de pantomime et dansé par des enfants – les élèves de l’école de ballet de la troupe impériale. Néanmoins, le ballet continue d’exister pendant trente ans, puis est remonté dans les années 1920 et 1930 par différents chorégraphes au Mariinsky et au Bolshoï.

    Ce sont en général ces versions qui sont à la base des reconstitutions actuelles – ainsi, la version de Valeriy Kovtun, chorégraphe de l’Opéra national de Kiev, est basée sur celle de Vaïonen (Bolshoï, 1934).

    L’une des rares exceptions, le Casse-Noisette de George Balanchine, qui a exporté le ballet outre-Atlantique. Peu le savent, mais, enfant, George Balanchine avait dansé dans le 1er acte de Casse-Noisette au Mariinsky! C’est alors tout naturellement que le 1er acte de sa version du ballet est dansée par des enfants (vous pouvez toujours l’admirer au New York City Ballet).

    (La danse du Sucre d’Orge, version Petipa/Ivanov, notée entre 1900 et 1907 à l’époque où Balanchine dansait au Mariinsky)

    (La danse du Sucre d’Orge, version Balanchine. Dans les versions européennes, cette danse s’appelle “La danse russe” et est interprétée en costumes folkloriques avec une toute autre chorégraphie)

    Et les 32 fouettés dans tout ça ?

    Les 16 fouettés par Yuliia Moskalenko, ballet de l'Opéra national de Kiev

    Les 16 fouettés par Yuliia Moskalenko, ballet de l’Opéra national de Kiev

    Au moment de la création, Tchaïkovski et Petipa devaient compter avec la prima ballerina italienne qui devait participer au futur ballet, Antonietta dell’Era. A l’époque, le public prenait d’assaut chacune des représentations avec sa participation: sa technique relevait de l’acrobatie et elle proposait une grande nouveauté pour l’époque, 16 fouettés ! Le rôle virtuose de la fée Dragée lui a été dévolu.

    Dans les chorégraphies contemporaines, et notamment celle présentée par le ballet de l’Opéra national de Kiev, le numéro de la fée Dragée (le célèbre pas de deux de la fée Dragée et du prince Coqueluche) est interprété par Clara et le Prince (toujours avec 16 fouettés traditionnels; pour voir les fameux 32 fouettés, il faudra vous diriger vers un Lac des Cygnes!).

    Casse-Noisette

    Du 23 décembre au 6 janvier 2019

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