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    Y a-t-il toujours des barbiers à Séville ?

    Longtemps tombé en désuétude, voire en disgrâce depuis 1990, il semblerait que le métier de barbier, en Espagne comme partout en Europe, retrouve ses lettres de noblesse depuis une petite dizaine d’années.

    La faute à quelques passionnés qui surfent sur la tendance du moment : la barbe ! Toute célébrité mâle qui se respecte arbore en effet qui un petit bouc seyant, qui une barbiche savamment taillée, qui un Van Dyke romantique, qui une mouche coquine… Il n’en faut pas plus pour créer un véritable phénomène de mode sociétale, particulièrement chez les 25-40 ans, qui portent la barbe comme signe extérieur de maturité : dignes représentants de la génération Y, la « sacrifiée », ils tiennent à se démarquer de leurs géniteurs, ex-soixante-huitards chevelus qui aujourd’hui, par jeunisme, sont toujours rasés de près. Mais attention ! Pas question d’arborer un poil hirsute et mal soigné : le trip années 70 ne les intéresse pas, il faut être « vintage » et penser années 30, rétro, dandies et clubs anglais. Sans compter que l’image de la barbe change : il y a encore quelques années, il était impensable pour un avocat ou un banquier d’être barbu ; aujourd’hui, même Eurodisney a capitulé et autorise ses employés masculins à porter la barbe depuis 2012… à condition qu’elle soit entretenue ! Cette même année, l’option « barbier » est même réapparue au brevet professionnel de coiffure…

    Mais revenons-en à Rossini (qui ne portait pas de barbe mais arborait des rouflaquettes soigneusement taillées) et à Séville. A la recherche « barbero », les pages jaunes sévillanes affichent pas moins de 80 résultats, soit autant d’officines affichant haut et fort leur intention de bichonner les poils de ces messieurs, à grand renfort de lotions, huiles essentielles et autres savons parfumés…

    Parmi ces barbiers déclarés, certains ont choisi de rendre un hommage appuyé à Rossini, en reprenant en devanture le nom de son opéra… à l’espagnole (El Barbero de Sevilla) et dont la décoration contribue à dépoussiérer l’image de la profession…

    D’autres ont décidé de mettre fin à plusieurs siècles d’hégémonie masculine en mettant à la disposition des beaux andalous deux boutiques (l’une au centre, l’autre à l’est de la ville) : Las barberas de Sevilla (un tandem de choc qu’il serait dangereux de pousser à bout) !

    D’autres encore rivalisent d’inventivité pour ériger en art total l’exercice de leur activité, au risque de paraître parfois un poil… caricaturaux.

    Par-delà les frontières de l’Europe, il semblerait que Rossini et Figaro aient engendré des vocations : ainsi, on trouve des Barber of Seville à Fairfax (Virginie), Denver (Colorado), San Diego (Californie), New York, Melbourne ou encore Bogota.

    Plus près de nous, la ville de Morges, en Suisse, possède également son salon avec pignon sur rue, et La Barbière de Paris exerce ses talents dans la capitale depuis plus de 15 ans.

    Enfin, un commerçant de Compiègne a choisi de rendre hommage à la profession entière, friande de jeux de mots improbables et d’allitérations approximatives, en baptisant son officine Le Barbier de sa ville

    Il convient donc de demeurer raisonnablement optimiste quant à l’avenir des figaros en herbe : geeks à lunettes, hipsters têtes à claques poils, bobos et branchés de toutes obédiences, réjouissez-vous : il y a toujours des barbiers à Séville (et ailleurs). Au poil !

    Il Barbiere di Siviglia

    Décembre 2017

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