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    Nijinsky: “Un dieu danse à travers moi”

    Qu’est-ce qui fait aujourd’hui encore la légende de Vaslav Nijinsky, l’un des plus grands danseurs du XXe siècle ? Les récits de ceux qui l’ont connu évoquent une étrange alchimie où s’entremêlent sa beauté désinvolte et une troublante sensualité, une virtuosité technique époustouflante… et une histoire personnelle tragique.

    Là où tout a commencé…

    Nijinsky et Diaghilev, 1911

    Né à Kiev en 1889 de parents polonais tous deux danseurs, Nijinsky intègre dès l’âge de neuf ans l’illustre Ecole impériale du Ballet de Saint Pétersbourg, celle-là même où seront formés quelques décennies plus tard George Balanchine, Rudolph Noureev ou Mikhaïl Baryshnikov.

    Nijinsky s’y révèle très vite un interprète exceptionnel. En 1908, il rencontre celui qui deviendra son mentor et son amant – l’impresario Serge Diaghilev, qui l’invite à rejoindre les tournées d’artistes russes qu’il organise à l’époque.

    A l’assaut de Paris

    Nijinsky dans Schéhérazade, 1910

    Dès son apparition à Paris en 1909, Nijinsky subjugue le public par sa grâce naturelle et ses bonds d’une l’amplitude quasi démoniaque. Michel Fokine, le chorégraphe de la compagnie, imagine pour lui des ballets sur mesure, avec des rôles androgynes qui accentuent l’ambiguïté de son érotisme (son rôle de l’esclave dans Shéhérazade est sans nul doute le plus troublant dans ce registre).

    Fokine fut le premier à s’affranchir de la danse classique de Petipa. Sa série de ballets dits « pièces orientales » (Shéhérazade, L’Oiseau de feu…), rehaussés par la magnificence des costumes de Léon Bakst et la suavité des interprètes, contribue pour beaucoup aux premiers succès des Ballets Russes.

    De l’onirique Spectre de la Rose au tragique Petrouchka sur la musique de Stravinsky, le duo Fokine-Nijinsky triomphe.

    Maurice Ravel, Vaclav Nijinskij et Bronislava Nijinska sur le balcon de l’appartement de Ravel, 4 avenue Carnot à Paris, en 1914 (photo (c) Alfredo Casella)

    1912, année érotique

    Nijinsky dans L’Après-midi d’un faune (1912) (c) BNF Gallica

    En 1911, suite à une rocambolesque affaire de mœurs (un costume de scène jugé indécent), Nijinsky est sommé de quitter le Ballet impérial. C’est le déclencheur : Diaghilev décide de transformer ses tournées en une compagnie permanente qu’il établit à Monte-Carlo, et Nijinsky en devient non seulement danseur principal, mais aussi deuxième chorégraphe. Tandis que les ballets de Fokine font des fours, le premier essai de Nijinsky en 1912, le sulfureux Après-midi d’un faune, divise la critique mais provoque l’admiration de beaucoup d’artistes, dont Rodin : entre scandale et chef-d’œuvre, l’opinion balance !

    Nijinsky fut l’un des premiers danseurs à connaitre une adulation du public aussi forte que celle réservée traditionnellement aux ballerines. Il fallait donc qu’il brille tout autant que la Pavlova ou la Karsavina, et lui-même s’y employait avec talent.

    Une carrière ne dure que quatre ans

    La légende de Nijinsky se crée dans ces années-là. Après une nouvelle collaboration avec Debussy dans Jeux vient la déferlante du Sacre du printemps sur la partition de Stravinsky : le soir de sa création ici-même au Théâtre des Champs-Elysées, c’est le scandale. Mais le succès est au rendez-vous dès la reprise l’année suivante, et ce ballet est aujourd’hui symbole d’une modernité exigeante. Le printemps 1913 est ainsi pour Nijinsky son acmé artistique, avant une longue descente aux enfers pour l’homme et son art.

    Lors d’une tournée en Amérique du Sud, il tombe amoureux d’une danseuse hongroise qu’il épousera à l’insu de Diaghilev, et qui restera à ses côtés jusqu’à sa mort en 1950. Après la rupture avec Diaghilev, des tentatives avortées de monter sa propre compagnie, et un passage par les camps de prisonniers hongrois pendant la 1ère Guerre mondiale, la santé mentale de Nijinsky vacille. Il ne redansera plus jamais, mais sa légende restera intacte pendant plus d’un siècle. Aujourd’hui encore, des fans cherchent désespérément toute trace filmée de sa danse…

    Hommage de Charlie Chaplin à L’Après-midi d’un faune dans Sunnyside (1919)

    Aujourd’hui sur scène – TCE 2019

    Les Ballets de Monte-Carlo ont choisi de placer leur venue parisienne sous le signe d’une « Semaine des Ballets Russes … en compagnie de Nijinsky ». Car en effet, si la compagnie existe de 1908 à 1929, année de la mort de Diaghilev, Nijinsky n’en fait partie que jusqu’à l’automne 1913. Les quatre pièces présentées ce soir appartiennent donc à la première partie de la vie de la compagnie, celle où Nijinsky y triompha et s’y brûla les ailes. 

    Daphnis et Chloé (Fokine – Ravel) et L’après-midi d’un faune (Nijinsky – Debussy) sont tous deux issus de l’inspiration antique que Diaghilev, Nijinsky et Bakst ont puisée lors de leurs voyages en Grèce. Les deux ballets ont été créés et interprétés par Nijinsky à deux semaines d’écart, en printemps 1912. Imaginez quelle force de la nature était Nijinsky pour ainsi mener de front la préparation de deux ballets aussi exigeants !

    Aimai-je un rêve (2019, Verbruggen – Debussy) est une évocation du Spectre de la rose (1911, Fokine – Debussy) autre ballet mythique de Fokine mais où l’on sent déjà l’influence de Nijinsky dans sa révolution de la forme du couple, où l’homme est tout aussi mise en valeur que sa partenaire féminine.

    Enfin Petrouchka de Stravinsky, le ballet qui d’une certaine façon permet à Nijinsky de dépasser le strict cadre du virtuose et d’aborder un vrai rôle de caractère.

    Le Spectre de la Rose, chorégraphie de Marco Goecke

    En savoir plus sur Nijinsky

    Retrouvez le portrait de Nijinsky par Martine Kahane et Nicolas Le Riche dans La Chronique du Théâtre des Champs-Elysées qui lui est consacré :

    Nijinsky 1913, l’année du Sacre. 60 pages – 10 euros En vente sur la e.boutique du Théâtre et sur place les soirs de représentation.