Un air… Un mythe …

Pour bon nombre, le « Casta diva » de Norma est lié à Maria Callas, interprète légendaire d’un air réputé comme l’un des plus difficiles du répertoire soprano. Maria Callas, ici à l’arrière scène du plateau du Théâtre en juin 1963, se produisit à trois reprises avenue Montaigne mais jamais n’y chanta cet air si redoutable et à jamais associé à son nom.

Sa première apparition avenue Montaigne date du 5 juin 1963. Elle est alors au sommet de sa gloire et donne lors de ce récital en compagnie de Georges Prêtre et de l’Orchestre de la Sociétal des Concerts du Conservatoire une époustouflante démonstration de son art. Trois ans plus tard, en mai 1965, alors qu’elle est justement en pleine répétition de Norma au Palais Garnier, elle revient sur la scène du Théâtre pour y enregistrer un concert destiné à la télévision. La salle est alors sans public mais il reste l’enregistrement de cette soirée où la Callas apparait dans un état vocal magnifique… Qui ne laisse en rien présager que quelques jours plus tard, le 29 juin, elle ne pourra achever la cinquième représentation de sa Norma parisienne. Ce sont quasiment ses adieux, car après une ultime Tosca à Londres début juillet, elle renonce définitivement à la scène. Et pourtant…

Elle apparaitra une troisième et dernière fois au Théâtre le 8 décembre 1973. Encouragée par son ami le ténor Giuseppe di Stefano, elle a entrepris un ultime retour au concert avec une tournée mondiale où justement di Stefano veille sur elle à ses côtés en scène. Elle apparait alors comme une véritable diva, dans une salle littéralement fanatisé et sous un torrent d’applaudissements. Si l’émotion est présente à chaque air, la voix de Callas n’est plus qu’une illusion, un souvenir dont la cantatrice mesure certainement les cruelles limites.

Qu’importe. La Callas est déjà un mythe…