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    Portrait de ville : le Budapest de Peter Kalman

    Avec humour et sans jamais se prendre au sérieux, le baryton-basse hongrois Peter Kalman mène sa carrière de Budapest à Vienne, de Salzbourg à Baden-Baden, et signe, avec Don Bartolo dans Il Barbiere di Siviglia, son troisième grand rôle sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées. Rencontre autour de sa ville natale, Budapest, où il habite toujours… mais qu’il cherche parfois à éviter !

    Votre premier souvenir de Budapest?

    J’ai grandi dans le centre-ville. Ma mère avait dû rester longtemps allongée après ma naissance, et j’étais alors beaucoup avec mes grands-parents dans le quartier de Keleti Pályaudvar, près de la gare de l’Est – ce n’était pas un très beau quartier de Budapest, mais je l’aimais bien ! Eux venaient de la campagne, ils étaient juifs et avaient tous deux été à Auschwitz.
    Ma mère me couvait en bonne mère juive et j’étais un vrai fils à maman, je n’allais jamais loin… Mon école maternelle était tout près – je me souviens encore de cette très étrange mélange d’odeur de détergent, de nourriture, de machine à laver… je l’ai encore dans le nez !

    Budapest a-t-elle changé ?

    Enormément. Mon oncle, qui est un célèbre acteur de théâtre en Hongrie (Oszkar Gáti, ndlr), m’avait dit un jour à quel point cela lui était insupportable d’habiter dans une grande ville, et il a déménagé. A l’époque, je ne le comprenais pas, mais aujourd’hui, je viens moi-même de vendre mon appartement ! Aujourd’hui, la ville est remplie de touristes qui se conduisent d’une façon exécrable.
    J’ai fini par déménager dans la partie haute de Budapest, très verte, très calme. Ça doit être l’âge !
    J’adore conduire la nuit, et parfois je vais faire un tour dans Budapest vers 3-4 heures du matin – là, c’est une toute autre ville, que j’aime ! Le château, les sept ponts sont illuminés… Pfff ! C’est magnifique. Si vous visitiez Budapest, vous seriez surpris à quel point c’est beau.

    Budapest illuminée la nuit

    Quelle est la plus belle salle de concert à Budapest ?

    L’opéra de Budapest est le plus beau – même si, après les travaux, l’acoustique est devenue très mauvaise. Tandis que le Müpa (Művészetek Palotája, ou le Palais des Arts, ndlr) est sans doute le lieu le plus cool.
    Je me souviens, quand j’avais 23 ans, après avoir gagné un concours de chant, j’avais eu le droit de chanter Papageno à l’Opéra. J’habitais juste à côté depuis mon enfance, et j’étais passé devant mille fois. Le jour de la première, je refaisais ce chemin-là, et j’avais très peur – je n’arrivais pas à croire que j’allais y chanter. Effrayant ! J’étais jeune baryton – et pas très bon, d’ailleurs. Plus tu apprends, plus tu sais ce qui n’est pas encore au point… Mais à 23 ans, je pensais être très bon !
    Et je n’ai pas quitté la scène depuis.

    Quels sont les stéréotypes concernant les hongrois ?

    Pour une raison que j’ignore, les hongrois sont censés être chaleureux et accueillants – ce que je n’ai jamais vraiment remarqué. C’est plutôt vrai des Russes, des Bulgares, des Roumains… ils sont bien plus chaleureux que nous.

    Une voiture de la collection de Peter Kalman

    Qu’est-ce qui vous manque lorsque vous êtes loin de Budapest ?

    Mes voitures ! J’aime conduire des voitures différentes. Toujours de vieux modèles, très carrés. Je n’aime pas du tout les voitures modernes, ni les voitures de luxe ou de sport. Ce sont surtout des jeeps, de vieux bus… Je me sens misérable lorsque je n’ai qu’une seule voiture ! Ici à Paris, j’ai un camper van – je n’y dors pas, parce que je suis trop grognon – mais je pars à la campagne dès que je peux entre les répétitions.

    Et qu’est-ce qui vous manque lorsque vous y êtes ?

    Ah ! C’est difficile à formuler… Même si je n’en ai pas l’air (il porte un treillis, un t-shirt et une serviette de bain sur les épaules, ndlr), et que je n’aime pas du tout m’habiller – c’est mon seul pantalon que je dois avoir en 15 exemplaires – j’aime voir des gens élégants, la qualité des vêtements, et c’est cela qui me manque.

    Un livre sur Budapest que vous aimez ?

    Pas de livre, mais surtout de vieilles photos de Budapest – des années 1920-30 et même jusqu’aux années 1970, lorsque j’avais 10 ans. J’adore voir comment se conduisent les gens, comment ils sont habillés… Ce que je déteste par-dessus tout, c’est le trendy. Des coiffures trendy, des vêtements trendy, des tatouages trendy… Les gens ont l’air pareil.

    Chez le barbier à Budapest, on crée le fameux look trendy abhorré par Peter Kalman – la barbe trendy!

    Une rue de Budapest en septembre 1946

    A quel point la culture ou la musique sont importants pour les hongrois?

    Assez importants, surtout le cinéma (pour les plus jeunes) et le théâtre (pour des gens plus âgés). Ma femme voit presque toutes les pièces, elle aime le ballet, elle sait toujours ce qu’il y a de bien en ce moment… Quant à moi, je n’aime pas trop quand il y a trop de gens autour, et puis je n’ai aucune patience. Même pendant un opéra !

    Comment faites-vous pour chanter du Wagner ?

    Je sors en coulisses ! Ma dernière production, Le Crépuscule des Dieux – six heures ! Je ne sais pas comment les gens écoutent ça. Pour moi, rester assis sans bouger, c’est impossible – même en répétition. J’ai besoin de bouger. Les gens qui me connaissent y sont habitués.

    Une soirée idéale à Budapest ? En famille, avec des amis ?

    Restaurant Tüköry à Budapest

    Je n’ai que très peu d’amis. La plupart des gens qui ont beaucoup d’amis ont peur d’être seuls – c’est ma théorie. Et de vrais bons amis (en hongrois, on dit que « les vrais amis sont ceux qui peuvent te dire que tu as mauvaise haleine ») – il y en a peut-être un ou deux.
    J’aime sortir au restaurant – mais de petits endroits, pas trop à la mode. L’un de mes restaurants préférés, où je vais depuis que j’ai 15 ans, s’appelle (long silence)… attendez, j’y vais au moins deux fois par semaine… c’est Tüköry ! Pour une soirée idéale, je peux tout simplement rester à la maison, discuter avec ma femme, lire… surtout rien de fancy !

    Retrouvez Peter Kalman dans Il Barbiere di Siviglia

    Décembre 2017

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