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    Calendrier

    Les femmes à l’opéra

    La dernière édition de l’International Museum Week célèbre le rôle des femmes dans l’histoire, l’art, la culture, la science (en utilisant le hashtag #WomenMW). Nous en profitons pour faire un tour d’horizon de trois métiers où l’on trouve encore rarement des femmes dans le monde de l’opéra.

    Diriger une maison d’opéra

    Caroline Sonrier, directrice générale de l’Opéra de Lille

    Quelques chiffres pour planter le décor: en France, depuis le décès de la très regrettée Eva Kleinitz (Opéra national du Rhin), plus que 3 des 28 maisons d’opéra sont dirigées par des femmes (soit 10,7%)*.

    De l’autre côté de l’océan Atlantique, si 49% des compagnies d’opéra de niveau 4 (budget inférieur à 1 million de dollars) aux Etats-Unis et au Canada  sont dirigés par des femmes, un seul opéra de niveau 1** (budget de plus de 10 millions) se trouve dans ce cas. Il y a 28 ans, lorsque débutent ces statistiques du réseau Opera America, le chiffre était le même: une seule femme.

    Si l’on applique ce filtre budgétaire à la France, où seules les maisons d’opéra parisiennes dépassent le budget de plus de 10 millions d’euros par an, la situation est encore plus frappante: jamais une femme n’a dirigé une maison d’opéra à Paris.***

    Si quelques noms commencent à percer, c’est du côté de la Scandinavie et de l’Allemagne qu’il faut se tourner : récemment, Ulrike Hessler à l’Opéra de Dresde ou Simone Young à l’Opéra de Hambourg, ou encore la metteur en scène Annilese Miskimmon qui dirige actuellement l’Opéra d’Oslo après celui de Copenhague. Finalement, c’est dans les pays où une majorité de directeurs d’opéra sont eux-mêmes metteurs en scène (ou chefs d’orchestre, dramaturges ou écrivains de pièces de théâtre) que l’on trouve le plus de femmes dirigeant des maisons d’opéra (source). D’ailleurs, qu’en est-il de ce deuxième métier ?

    Mettre en scène un opéra

    La metteur en scène Deborah Warner

    Au TCE, la saison dernière, deux opéras (La Traviata) et (Ariane à Naxos) ont été mis en scène par des femmes. Deborah Warner et Katie Mitchell, deux noms que l’on retrouve souvent au firmament des metteurs en scène d’opéra!

    Car force est de constater que les femmes constituent un cercle restreint dans l’opéra: peu sont ceux qui auraient plus que 5 noms sur le bout de la langue! Annilese Miskimmon cite trois noms – “les fabuleuses Deborah Warner, Katie Mitchel et Fiona Shaw”, avant de préciser: “Mais elles se sont toutes fait un nom au théâtre, et les maisons d’opéra les ont piqué par la suite. (…) Contrairement au milieu théâtral, qui identifie des talents des deux sexes et les soutient dans leur développement, les directeurs d’opéra préfèrent engager quelqu’un qui a déjà eu du succès au théâtre“. Explication compréhensible, puisque les enjeux financiers engagés par une production d’opéra ne permettent souvent pas d’engager de metteurs en scène non confirmés. Et une bonne piste pour comprendre la présence d’un plus grand nombre de metteurs en scène femmes (Mariame Clément, Jette Steckel…) dans les pays comme l’Allemagne: là où le théâtre, et le Regietheater**** notamment est très présent à l’opéra.

    Diriger un opéra

    La chef d’orchestre Emmanuelle Haïm
    (c) Marianne Rosenstiehl

    Qu’en est-il de l’autre sommet d’une production d’opéra, le chef d’orchestre? Cela fait longtemps que la presse souligne la sous-représentation des femmes dans les classes de direction au conservatoire.

    Peu sont celles qui dirigent un orchestre, et encore moins symphonique (là encore, ne viennent à l’esprit que quelques noms: Emmanuelle Haïm, Laurence Equilbey (qui dirige au TCE Le Freischutz cette saison), Sofi Jeannin, Simone Young (à l’œuvre dans l’extraordinaire Carmen avec Marie-Nicole Lemieux il y a deux saisons au TCE),  Mirga Gražinytė-Tyla (débuts au TCE en mai 2019), ou plus récemment Giedrė Šlekytė (débuts au TCE le 2 février 2020) et Karina Cannelakis, pressentie, parmi d’autres chefs invités, pour la direction musicale de l’Orchestre de Paris.

    De plus en plus, on cite les chanteuses et musiciennes qui sont récemment passées à la direction, comme Barbara Hannigan ou Yuja Wang.

    Et maintenant, dites-nous: quels sont les noms qui vous sont venus à l’esprit parmi les directrices de maisons d’opéra, metteurs en scène et chefs d’orchestre, et que nous n’aurions pas nommées ?

    *Opéra de Lille (Caroline Sonrier)
    Opéra de Montpellier (Valérie Chevalier)
    Opéra de Rennes (Rozenn Chambord)


    ** Florida Grand Opera (Susan T Danis) source

    *** Ruth McKenzie prendra la direction du Théâtre du Châtelet après sa réouverture, maison qui n’aura plus vocation à produire de l’opéra
    ****Regietheater est une tendance apparue dans les années 1970 où, dans un spectacle, les idées du metteur en scène ont sur le spectacle une influence plus grande que les intentions de l’auteur, du compositeur, des acteurs, chanteurs ou chef d’orchestre.

    Article paru pour la première fois le 24 avril 2018, mis à jour le